Lucas de Coster
Accord de Paris : Cinq ans plus tard, quels résultats?
Journal nº4 - 02/03/2021
Nous sommes le 4 Novembre 2016, le monde célèbre l’entrée en vigueur officielle de l’Accord de Paris sur le climat. Ce traité international réunissant 157 pays promet de limiter le réchauffement climatique à 2 degrés et annonce un “point de non-retour dans la lutte climatique”. Petite précision, il repose sur l’engagement volontaire de ses participants, qui ne risquent aucune pénalité en cas de non-application de ces mêmes engagements. Pratique, n’est-ce pas?Nous voilà à présent en 2021, un peu plus de 5 ans plus tard, de nombreuses personnes réclament des résultats.

À la surprise générale, il semblerait bien que peu d'efforts aient été menés. Alors que les États-Unis ont quitté l’accord en 2017 (pour le réintégrer en 2021), un rapport du think-tank World Resources Institute en coopération avec deux centres de recherches britanniques (Grantham Research Institute et Centre for Climate Change Economics and Policy) publié le 29 Octobre 2018, nous apprend que seul 58 pays (sur 157) ont adopté des lois et pris des mesures afin de réduire leur émission en 2030, et parmi eux, seuls 16 pays ont appliqué les engagements qu’ils ont tenus. Parmi ces 16 pays, nous ne retrouvons aucun membre de l’Union Européenne, pourtant si déterminée à s'affirmer comme pionnière dans la lutte climatique. Ces constats, du moins décevants, ne surprennent pas grand monde et semblent s’accorder à la définition donnée par beaucoup à cet accord, c’est à dire celle d’un symbole. Mais ce n’est pas pour autant que tout est perdu. Cet accord empêche à présent (la plupart de) nos dirigeants de nier l’existence du réchauffement climatique et surtout la nécessité de le combattre.

Il semble aussi avoir initié un concours international de promesses très optimistes. En effet, l’année dernière le président chinois Xi-Jinping a annoncé que la Chine sera neutre en carbone dès 2060, or il n’est pas coutume pour Xi Jinping ou le gouvernement chinois de tenir des promesses d’une telle envergure sans les respecter. Le président Américain récemment élu, Joe Biden, a quant à lui publié un plan d’action qui pourrait amener les États-Unis à la neutralité carbone en 2050.
Serait-ce le début d’une “Guerre Chaude” ? En tout cas, si des accords internationaux ne sont pas suffisants, espérons que la rivalité croissante entre les deux pays les encourage à atteindre les objectifs qu’ils se fixent…
Lucas de Coster, TA