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Maria Clara Fontes et Marjane Dreux

Le problème inaperçu des déchets médicaux

Journal nº1 - 02/10/2020


Le coronavirus a rendu les déchets médicaux plus visibles que jamais en raison des masques traînant par terre ou qui pollue les rivières. Mais l'empreinte environnementale liée aux soins de santé peut aller beaucoup plus loin de ce qu’on imagine - et la réduire pourrait sauver des vies. Mais alors, comment résoudre ce problème?


Les déchets médicaux, c’est quoi ?

Il s'agit de déchets d'activités médicales, notamment dans les structures hospitalières, tels que: les masques jetables, les dispositifs médicaux, les produits chimiques désinfectants, les emballages et contenants en plastique ainsi que les ustensiles. Tout cela potentiellement infectieux et porteur de bactéries ou de microbes.

Dans un témoignage de la BBC, la chirurgienne Claire Teves (originaire des Philippines) raconte son étonnement lorsqu'elle a atterri à Singapour pour six mois de formation. Dès son arrivée, elle a remarqué l'utilisation abondante de plastique à l'hôpital. Dans la salle d'opération, des dispositifs tels que des écarteurs en plastique - qui sont utilisés pour maintenir les coupures chirurgicales ouvertes - ont été utilisés une fois par patient, puis jetés à la fin de la procédure


Contrairement à son hôpital aux Philippines, où le même appareil a été soigneusement stérilisé et réutilisé jusqu'à ce qu'il soit usé et irréparable.

Sur le plan environnemental, un traitement des déchets médicaux mal géré ou mal réalisé peut conduire à une pollution de l'air et à une contamination de l'eau. Selon l’ONG Health Care Without Harm, si la santé était un pays ce serait le cinquième plus grand émetteur de gaz à effet de serre de la planète. En effet, leur incinération crée des émissions massives de fumée noire, de cendres volatiles, de gaz toxiques et d'odeurs.


Par ailleurs, son actuel directeur de la politique climatique internationale Roschnik, parle des différentes formes que l'industrie pourrait prendre pour amnésier cette préoccupation. « Elle pourrait autant contribuer au nettoyage si elle réutilisait certains matériaux, et s’il y avait un effort concerté pour séparer les déchets plus efficacement, car les déchets doivent aller dans un flux de travail hautement infectieux ».


En ce qui concerne le transport des déchets, il existe des risques élevés d’élimination illégale ou inappropriée par le personnel de transport ainsi que des accidents.


Malgré leur préoccupation avec l'environnement, le patient vient en premier. Aborder le sujet de l'impact environnemental causé par des soins de santé en passant par les plastiques peut vite tourner en débat chargé. Après tout, quand il s'agit de sauver des vies, le patient devant un médecin est toujours la première préoccupation. « Il est très bon en théorie de parler de santé et de son empreinte environnementale, ce qui n’est pas négligeable », déclare le cardiologue Ryan Ko. « Mais c’est tout autre chose lorsque vous êtes en première ligne des soins médicaux. En tant que médecins, nous devons faire des besoins et des exigences immédiats des patients une priorité, et cela doit venir en premier ».


On élargit et complique encore plus le problème quand les principaux acteurs pour ce changement pensent qu’il s’agit d’un choix. « C’est difficile de penser à la durabilité lorsque nous devons mettre cela en balance avec la sécurité d’un patient », déclare Ko.

Ensuite, il y a la question du coût. Les produits jetables à usage unique sont perçus comme étant moins chers au départ que les fournitures qui doivent être entretenues avec soin pour éviter les infections et l’usure précoce.





Mais à plus long terme, le remplacement constant des matériaux coûte cher. Les neurochirurgiens d’un hôpital canadien, par exemple, ont réduit leurs coûts de 570 000 $ en réduisant l’utilisation de produits jetables à 30%.


Les bons exemples...

Heureusement il y a toujours des bons exemples à suivre ! Le Centre Médical de Boston, par exemple, utilise l'énergie solaire pour répondre à ses besoins énergétiques en achetant son électricité à des fermes solaires, économisant ainsi 25 millions de dollars.


La Cleveland Clinic, qui a investi dans 15 bâtiments éco énergétiques certifiés au niveau international, a vu sa consommation d'énergie diminuer de 19%, ce qui se traduit par des économies de 50 millions de dollars. Les mesures d’efficacité énergétique ont également réduit la consommation au centre départemental de santé à l’université de McGill, ce qui a permis d’économiser jusqu'à 2 millions de dollars canadiens par an, et le programme de recyclage des déchets électroniques de l’hôpital a traité 52 tonnes d’appareils électroniques en une décennie.


Pour conclure, les déchets médicaux sont un sujet compliqué à aborder avec divers avis et points de vue. Mais la santé du patient reste la priorité. C’est pour cela qu’il faut prendre exemple sur les hôpitaux écologiques qui sont prêts à changer leur fonctionnement pour leur patient et pour la planète !


Marjane Dreux, 3ème2 et Maria Clara Fontes, 2nd2.

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