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  • Photo du rédacteurMarina Farcette

L'ONU est-elle toujours pertinente ?

Journal nº5 - 02/04/2021


L'Organisation des Nations Unies a été créée en 1945, centré sur la coopération multilatérale pour résoudre les conflits internationaux. Beaucoup de gens pensent qu'elle a perdu de sa pertinence mais, depuis sa création, le nombre d'interventions de l'ONU a augmenté et l'organisation s'est engagée dans des missions de développement, de maintien de la paix et de droits de l'homme. On pourrait donc affirmer qu'elle est devenue plus pertinente que lors de sa création.


Après la Première Guerre mondiale, le monde a senti la nécessité d'un organisme international pour maintenir la paix. La « Société des Nations » a alors été créée dans une tentative ratée d'assurer la paix mondiale : la Seconde Guerre mondiale a éclaté en 1939. Seulement deux guerres meurtrières plus tard, après 1945, les nations ont finalement accepté de créer l'ONU et de travailler ensemble pour maintenir la paix. Le rôle de l'ONU a évolué du maintien de la paix au développement social et économique, pour s'adapter à un monde en mutation. Au XXIe siècle, l'ONU s'est engagée dans les principales dynamiques mondiales liées au changement climatique, aux migrations et à l'urbanisation. Une grande partie du budget de l’ONU est consacrée à des programmes de développement, plusieurs organismes ont été créés pour l’appuyer, comme le UNDP axé sur le développement international, ONU-Habitat ou le Groupe de la Banque Mondiale.


Pourtant, au cours des dernières décennies, l'ONU a été critiquée pour son inefficacité et son inaction. Les désaccords au sein du Conseil de sécurité et les actions réticentes des États membres n'ont pas réussi à empêcher les génocides au Cambodge (années 70) ou au Rwanda (1994). Les privilèges de veto de 5 pays (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni), sont considérés comme antidémocratiques et limitent leur capacité d'action.

L’ONU est également accusée d'être trop bureaucratique et inefficace. Dans « The Economist », Antonio Guterres, actuel secrétaire général des Nations Unies, a convenu de la nécessité de davantage de responsabilité et de transparence et a déclaré : « l'un de mes principaux objectifs est de réduire la bureaucratie à l'ONU, de rendre l'ONU beaucoup plus agile et plus efficace ».


La perte de confiance dans le multilatéralisme est illustrée dans les critiques de Trump sur la gestion par l'OMS de la pandémie du COVID-19 ainsi que dans les menaces de son administration de se retirer de l'ONU, qui, supposément, affaiblirait la souveraineté américaine.


Cela se traduit également par un manque de financement croissant puisque l'organisation dépend des dons volontaires des États membres. En octobre 2019, 64 pays n'avaient pas encore payé leurs contributions, ce qui menaçait la capacité de l'ONU à bien mener ses missions.


Alors que l'organisation de l’ONU doit devenir plus légère et plus transparente, peut-être qu'une bonne partie des critiques concernant sa perte de pertinence partage les mêmes racines que les attaques contre la démocratie et ses institutions sous l'influence croissante des médias sociaux et des fausses informations. Malgré cela, les plus grands défis auxquels l'humanité est confrontée, tels que les pandémies et les crises climatiques, ne peuvent être résolus que par une approche multilatérale. À cet égard, il semble que le monde ait besoin d’une ONU meilleure et plus efficace.

L'ONU est née d'un désir de paix et d'harmonie. À certains égards, nous pourrions dire qu’elle a dépassé les attentes, car il n’y a pas eu de troisième guerre mondiale et l’organisation compte maintenant 193 États membres. Bien qu'elle reçoive des critiques légitimes pour ses difficultés, l'organisation les reconnaît et tente d'évoluer vers une organisation mieux adaptée aux défis du XXIe siècle. L'ONU est toujours d'actualité et le monde en a besoin car elle s'adapte au contexte sociopolitique pour mieux atteindre ses objectifs.


Cette article a remporté le concours Cambridge Immerse Education de 2020.


Marina Farcette, 1ere3

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