Marina Farcette
La voiture électrique, une solution polluante ?
Journal nº5 - 02/04/2021
Quand on parle de l’impact des voitures électriques sur l’environnement on a tendance à se ranger dans l’un des deux camps : « zéro émission de CO2 » ou « pire que le moteur à combustion ». Pour bien appréhender le sujet il faut accepter des nuances. L’amélioration en termes d’émission directe de particules fines et de CO2 est remarquable. L’amélioration en termes d’émission directe de particules fines et de CO2 est remarquable. Cependant la plupart des émissions causées par la voiture électrique ne proviennent pas de son fonctionnement mais de sa fabrication et de la manière dont l’électricité qu’elle utilise a été produite.
La fabrication

Le plus grand problème de la voiture électrique est sa fabrication. Les voitures électriques sont plus complexes et plus polluantes à produire que les voitures à moteur à combustion. Cela est surtout dû à la production des batteries (qui représente 35 à 41% de l’impact environnemental total), du moteur et au développement de composés électroniques complexes... Les batteries comportent des métaux rares (lithium, +…) qui doivent être importés et qui sont également utilisés dans la production de smartphones et d’ordinateurs, d’où une demande en forte augmentation. Les batteries sont peu recyclables aujourd’hui, et le moyen qui existe est très cher et complexe, et enfin crée encore un nouveau déchet à traiter.
La source d’énergie
Comme son nom l’indique la voiture électrique utilise de l’électricité, mais cela ne garantit pas pour autant que cette énergie soit «propre». L’impact environnemental de la voiture électrique est lié à l’origine de la source d’électricité qu’elle utilise. Si elle provient d’énergies fossiles elle aura un impact beaucoup plus important sur la planète que si elle provient d’énergies renouvelables ou nucléaire, sachant que cette dernière cause également d’autres problèmes. Sachant que chaque pays a un mix énergétique différent, utiliser une voiture électrique au Brésil (dont la matrice énergétique est surtout basée sur l’hydro-électrique), en France (matrice principalement basée sur l’énergie nucléaire), en Chine (dont la matrice repose essentiellement sur le charbon) ou aux EUA (qui utilise beaucoup d’énergies fossiles) n’émettra pas la même quantité de CO2.

Legende:
- basé sur le charbon - poids fossile
- large gamme
- lumière des fossiles
- faible taux de carbone
Face à la pollution des voitures à essence, la voiture électrique semble donc être une solution évidente, et elle est mise en avant par la presse et les pouvoirs politiques. Pourtant cette vision n’aborde pas le cœur du problème, à savoir la préférence pour le véhicule individuel. Quand on cherche des alternatives à la voiture, trop souvent on continue de nous proposer la voiture.

Qu’elle soit électrique ou à moteur à combustion, elles ont toutes leurs avantages et leurs limitations, mais le débat entre l’une et l’autre nous empêche peut-être d’aborder le vrai problème : la voiture. Au lieu de continuer à chercher une façon de résoudre le problème de la pollution des modes de transport individuel «verts», la transition vers une mobilité durable passe plus probablement par le fait d’essayer de transformer nos villes pour privilégier le métro, le bus, le train, et d’aller vers un moins grand nombre de véhicules individuels…
Marina Farcette, 1e3