Liermo LM
“The Social Dilemma”: l’impact de la face cachée des réseaux sociaux sur les jeunes
Dernière mise à jour : 22 mars 2021
Journal nº2 - 02/11/2020
Documentaire sorti sur Netflix récemment, “The Social Dilemma” était dans le top 10 films et séries les plus populaires en septembre et maintient encore sa forte popularité actuellement. Le film montre le pourquoi et le comment de la face cachée des réseaux sociaux et des géants de la Silicon Valley. Ce dernier réalisé par Jeff Orlowski, donne la parole à des personnes influentes, qui ont dans le passé aidé à construire les réseaux sociaux (par exemple, Tristan Harris, ex éthicien du design chez Google ; Tim Kendall, ancien PDG de Pinterest et ex-directeur de la monétisation sur Facebook ; Aza Raskin, architecte du scroll infini passé chez Firefox / Mozilla Labs ; Justin Rosenstein, inventeur du bouton Like sur Facebook mais aussi de Google Drive et Google Chat). Si Netflix voit l’impact des réseaux sur les jeunes comme sur les adultes de façon négative, Facebook a déjà dit que le film est : “sensationnaliste et exagéré”. Classifié comme investigatif et provocateur par Netflix elle-même, quel est donc l’effet de ce documentaire sur les jeunes? Cette étude sera faite en deux parties. La première analysant les constats faits par le documentaire, sur l’impact des réseaux sociaux chez les jeunes; la deuxième étudiant l’impact de ce documentaire sur les jeunes et les changements observés.

Le film est monté à partir de plusieurs témoignages et études scientifiques, des pionniers des réseaux sociaux qui ont contribué à créer "des choses vraiment merveilleuses", comme le dit Tim Kendall "mais nous étions naïfs au sujet du revers de la médaille". Selon lui, ils ont contribué à créer un monstre qui a depuis échappé à leur contrôle. Selon Tristan Harris, le problème des réseaux n’est pas lié directement à l’usage des portables mais à leur effet sur la société : d’un point de vue social, mais aussi politique.
Socialement, nous observons des problèmes de dépendance et d’anxiété qui ont triplé chez les jeunes en moins d'une décennie. En observant les graphiques de la Centers for Disease Control and prevention (CDC), les mêmes effets sont perçus pour le suicide, qui depuis 2009 a augmenté de 70% chez les jeunes de 15 à 19 ans et de 159% chez les adolescentes de 10 à 14 ans. Sachant que les réseaux sociaux sur téléphone portable n’étaient pas disponibles avant 2009, nous pouvons facilement problématiser les effets des réseaux sur les jeunes.
Politiquement, nous assistons à une augmentation persistante des diffusions des “fake news” qui (selon la MIT) sur Twitter, sont six fois plus propagées que les vraies nouvelles. La polarisation personnelle et politique dans le monde ne fait donc qu’augmenter : aux États-Unis par exemple, (étude de la Pew Research Center) la polarisation n’a jamais été aussi grande depuis les vingt dernières années. En effet, l’engagement politique est très important pour les géants des réseaux sociaux. Selon le documentaire, pour des entreprises comme Twitter et Facebook, la propagation de fake news, de propagandes et la polarisation des personnes est plus intéressante que l’information réelle (qui serait ennuyante) au profit d’une cohésion nationale. Ainsi, des experts en technologie et des militants sonnent l'alarme concernant certaines de leurs inventions qui provoquent des dépendances et vont même jusqu'à déstabiliser les démocraties. Poussé à l’extrême, dans ce même contexte, Tim Kendall dit que ce qui le préoccupe le plus, c’est que les États-Unis soit au bord d’une Guerre Civile.
En bref, d’un côté, les réseaux sociaux sont positifs car ils nous offrent un monde de possibilités différentes, rapidement et à distance : “même pendant le confinement, grâce aux réseaux je peux maintenir les liens sociaux qui me sont plus chers, m'organiser pour l’école, me divertir et m’informer.” nous explique une élève de 1ère, Catarina Rezende. En revanche, pour plusieurs d'entre nous, les réseaux sociaux sont aussi une distraction et qui n’a pas un effet très sain sur les jeunes. Comme nous le savons, la plupart du temps ce que nous voyons en ligne ne dessine pas la réalité. La propagation de fake news, les propagandes, les scandales et la polarisation politique et personnelle des utilisateurs sont aujourd’hui ont plus d'importance que l’information réelle, et c’est chez les jeunes, qui sont plus influençables, que les entreprises essayent d’acheter. Nous sommes en somme, devenus des produits. Ainsi, en plus de limiter énormément la vision de leurs utilisateurs, (en leur montrant seulement ce qui est dans leur intérêt), nous voyons une augmentation perturbante des taux de dépression et de suicides chez les jeunes. Nous pouvons citer une autre élève de 1ère, Julia Champagnon : “Il est devenu clair que la façon dont nous utilisons les réseaux et leurs fonctions réelles doivent être mis en évidence. Les réseaux sont littéralement devenus la cause de suicides et de graves problèmes de santé pour toute une génération.”
L’impact du documentaire sur les jeunes : Après avoir interviewé neuf de mes proches camarades, âgés de 15 à 18 ans, nous remarquons des comportements très différents entre les jeunes. Voici quelques résultats de sondages que nous avons pu réaliser :






Je tiens à remercier la participation de : Catarina Rezende, Joanna Dubrule, Luiza Gomes, Julia Champagnon, Maddi Marco, Lucas De Coster, Berenice Danon, Adinah Crawfurd, Mariana Alonso.
Noemi de Carvalho 1ère B