Marina Farcette
"Zones libres d'idéologie LGBT" en Pologne
Journal nº2 - 02/11/2020
Depuis la réélection du président polonais Andrzej Duda, environ un tiers du pays s’est déclaré « zone libre d’idéologie LGBT » et le discours homophobe prend de plus en plus d’importance en Pologne. Le gouvernement polonais a déclaré à plusieurs reprises vouloir «protéger la famille traditionnelle» et les valeurs catholiques de la Pologne, il s'est engagé à empêcher les couples homosexuels de se marier et d'adopter. Andrzej Duda a également déclaré que le mouvement LGBT est une idéologie étrangère, plus destructrice que le communisme et accuse les personnes LGBT de pédophilie.
Encouragé par le parti conservateur Droit et Justice (PiS), un tiers de la Pologne, dont cinq comtés, s'est déclaré "libre de l'idéologie LGBT". Ces régions ont également adopté plusieurs résolutions (essentiellement symboliques) pour se libérer de «l'idéologie LGBT».
Lors du premier défilé de la fierté LGBT dans la ville conservatrice de Bialystok (la semaine du 20 juillet), les manifestants ont rencontré une résistance beaucoup plus forte qu'ils ne l'espéraient. Des milliers de personnes attendaient les quelques centaines de manifestants, bloquant leur chemin et leur lançant des briques, des pierres et des feux d'artifice. Des balcons, les gens jetaient des œufs et des légumes pourris. La police a dû utiliser des gaz lacrymogènes pour disperser la foule.


En réponse à ce mouvement anti-LGBT, plusieurs militants LGBT ont organisé des manifestations pacifiques. Trois militants ont été arrêtés et risquent la prison pour avoir accroché des drapeaux arc-en-ciel sur plusieurs statues à Varsovie, dont une statue de Jésus.
Cependant, en Pologne, il n'y a pas de loi criminalisant le discours de haine anti-LGBT.
Tous demandent à l'Union européenne d'agir. L’UE a réduit le financement du projet de jumelage de six villes qui se sont déclarées « zones libres d’idéologie LGBT», mais la Pologne a décidé de les financer elle-même.
Pendant le premier mandat d'Andrzej Duda, plusieurs membres de la communauté LGBT pensaient quitter le pays parce qu'ils ne se sentaient plus en sécurité. Maintenant depuis le début de son deuxième mandat, de plus en plus de personnes LGBT quittent la Pologne.
Marina Farcette, 2nde2